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Petite Loutre 2.0

Petite Loutre 2.0
@Petite_Loutre_

Nov 25, 2022
26 tweets
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Puisque c'est loin d'être clair pour tout le monde, on va mettre les points sur les i et les barres sur les t. 🧵⤵️ [TW harcèlement, maltraitance, emprise] 1/

Le vocabulaire compte. Les mots ont un sens. Donc si on utilise une formulation pétée en public, sur twitter ou ailleurs, le public auquel on s'adresse a le droit de nous le dire. Parce que pour communiquer, faut être plusieurs. Ça s'appelle le feedback. 2/
Shéma sur la communication.

L'émetteur envoie un message, reçu par le récepteur.

L'émetteur a une intention. Il code son message avec ses propres filtres. (Codage)

Le récepteur interprète lui même le message reçu avec ses filtres. C'est le décodage. Il en ressort une interprétation, sur laquelle se base le récepteur pour délivrer un feedback.
Communiquer implique des responsabilités. Si on est pas prêt à les assumer, si on ne veut pas recevoir de feedback, on ne communique pas. S'il y a feedback, il est légitime, sauf cas particuliers : les feedbacks violents et insultants, par exemple. Mais on y reviendra. 3/
Responsabilités :

-pour l'émetteur : se faire comprendre en formulant et reformulant son intention pour éviter l'interprétation.

Le sens du message est déterminé par la réponse qu'il succite.

Pour le récepteur :
Accuser réception de son ressenti, envoyer un feedback pour lui offrir l'opportunité d'affiner ou de corriger son message.
L'erreur est humaine. Dans les deux sens. Du côté de l'émetteur comme du récepteur. Cf codage/décodage Si le récepteur demande confirmation sur le sens du message envoyé, il peut y avoir erreur de l'un ou de l'autre. Si l'émetteur confirme le sens, alors il n'y a pas erreur. 4/
Même schéma émetteur/récepteur
Communiquer sur Twitter quand on a beaucoup de followers, implique d'autant plus de responsabilité. Vos formulations pétées peuvent être utilisées comme argument d'autorité. Les mots ont un sens. 5/
Le mot "harcèlement", par exemple, n'a pas du tout le même sens que les mots "débat", "contradiction" ou "désaccord". Le harcèlement est la répétition de propos et de comportements ayant pour but une dégradation des conditions de vie de la victime. 6/
Le harcèlement provoque des conséquences sur la santé physique ou mentale de la personne harcelée. Si vous n'êtes plus en capacité de différencier le harcèlement des autres termes cités, le harcèlement subi compromet vos capacités de décodage et déforme votre interprétation. 7/
Même schéma émetteur récepteur
Le harcèlement peut se manifester sous forme de feedbacks violents, insultants, et aller beaucoup plus loin. Le harcèlement abime. S'il vous empêche d'être objectif dans des conditions où vous n'êtes factuellement pas harcelé, vous pouvez vous faire aider, c'est légitime. 8/
Par contre, être soi-même victime n'autorise pas pour autant à produire d'autres victimes. Justifier ses propos violents ou insultants envers des personnes apportant débat ou contradiction par le fait d'être victime par ailleurs, n'est pas légitime. Jamais. 9/
Vous deviendrez alors vous même auteur de violence. (Mais personne ne fait ça, c'est bien connu). Les propos blessants, infériorisants, méprisants, dégradants peuvent porter atteinte à l'intégrité du récepteur, voire d'un groupe de personnes. Ce sont des violences. 10/
Ici, encourager ses followers à adopter un comportement violent envers une personne ou un groupe de personne est également une forme de violence psychologique. (Mais personne ne fait ça, c'est bien connu) Ce n'est pas légitime. 11/
Si vous faites partie des followers adoptant un comportement violent sur la suggestion d'un twitto, vous n'êtes pas plus légitime. Si vous admirez un twitto au point d'être prêt à adopter des comportements répréhensibles, vous êtes peut-être dans une relation d'emprise. 12/
Le twitto que vous défendez bec et ongle, quitte à devenir auteur de violence à votre tour, utilise cette emprise pour asseoir son autorité. (Mais personne ne fait ça, c'est bien connu). Sur les victimes de vos propos violents, mais aussi sur vous-même. 13/
L'emprise est une forme de violence. C'est une domination intellectuelle et affective. Elle empêche souvent toute objectivité et se produit à l'insu de la victime. Si vous devenez violent - blessant, infériorisant, méprisant ...- à la demande, vous êtes peut-être victime. 14/
Les positions dominatrices reposent sur des arguments fallacieux. Exercer un métier, un rôle, une fonction qui succite l'admiration, ne légitime jamais la domination. (Mais personne ne fait ça, c'est bien connu). Le fait d'avoir un jour agit "héroïquement" non plus. 15/
Il n'y a pas de hiérarchie des métiers. Les métiers amènent des expertises dans des domaines particuliers. Détenir une expertise n'autorise rien de plus. Dénigrer une personne sous prétexte qu'elle détient une autre expertise que la votre n'a aucune pertinence. 16/
Se permettre de faire la leçon de "comment ça se passe la vie" à une personne sous prétexte que son genre est féminin n'est pas légitime non plus. On vous voit, avec vos mecxplications. C'est vous que vous humiliez. 17/
Personne ne devrait être victime. Personne. Raison pour laquelle une victime de harcèlement doit être soutenue dans sa souffrance face au harcèlement, mais jamais dans ses propres comportements violents. Il est essentiel de briser la chaîne, de stopper l'épidémie. 18/
Nous vivons en société. Nous avons besoin les uns des autres. Il urgent de comprendre que l'avenir nous réserve des temps bien difficiles. Chaque acte de violence commis aujourd'hui, affaibli notre capacité à faire face à l'avenir de manière collective. 19/
Sans collectif, nous ne sommes que des individus fragiles. Tout héros que vous êtes, sans l'éboueur vous n'êtes plus en capacité de garantir vos conditions de vie. Pensez-y. L'éboueur vit dans le même monde que vous. Il en a une expertise différente, mais autant légitime. 20/
(Sans citoyen·ne lambda appliquant les mesures sanitaires collectives, acceptant les restrictions nécessaires à faire face, sans professionnels de ville, sans beaucoup d'autres, la situation sanitaire serait bien pire. Le collectif est essentiel.)
Il est hors de question de laisser qui que ce soit adopter un comportement violent, dominateur, dénigrant (...), sans lui en donner le feedback. Il est hors de question de devenir victimes. Comme il est hors de question de devenir violent·e. 21/
Et ce à la fois pour le bien individuel et pour le bien collectif. Je n'ai pas de gourou, je n'ai pas de Dieu, je n'ai pas de maître, et ce n'est pas prêt d'arriver. Chaque fois que possible je tacherai de briser la chaîne. 22/
Et autant de fois que nécessaire, je soutiendrai les victimes. On voit votre violence. Elle n'est pas légitime. Qui que vous soyez, vous n'êtes pas légitime lorsque vous adoptez ces comportements. Arrêtez. 23/.End.
Ah oui, j'oubliais : psychiatriser vos interlocuteurs est une tentative de dénigrement. Vaine. Les personnes ayant des handicaps, qu'ils soient mentaux, psychologiques, physiques ou autre, disposent du même droit à l'expression. Prétendre le contraire, c'est du validisme.
Et oui, il a pu nous arriver à tous d'avoir un comportement violent ici. Moi y compris. Il est parfois difficile de réagir autrement. L'erreur est humaine. Mais cela reste une erreur, que l'on peut tâcher de ne pas reproduire.
Petite Loutre 2.0

Petite Loutre 2.0

@Petite_Loutre_
je ne suis le punching-ball de personne, ni des comptes à trois francs six sous des antivax, ni de celui à whatmille K followers d'un toubib. 😘
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